Laura Laufer est l'auteur du livre Jacques Tati ou le temps des loisirs, publié aux Editions de l'If.

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soutien à Jafar Panahi et Mohammad Rasoulov





Pour le soutien à Jafar Panahi et Mohammad Rasoulov, les deux cinéastes iraniens condamnés, une mobilisation est prévue ce vendredi 11 février à 12h30 devant la Cinémathèque française (51 rue de Bercy – 75012).

Golshifteh Farahani et des personnalités françaises seront présentes pour lire le plaidoyer de Jafar Panahi.

Soutiennent d’ores et déjà cette mobilisation, les personnalités suivantes

Mathieu Amalric, Danielle Anezin, Solveig Anspach, Jean-Michel Arnold, Renato Berta, Catherine Bizern, Bertrand Bonello, Claudine Bories, Nicole Brenez, Valérie Cadet, Patrice Chagnard, Daniel Chabannes,Richard Copans, Arnaud des Pallières, Annie Ernaux, Tom Dercourt, Annie Ernaux, Pierre Gras, Denis Gheerbrant, Elise Girard, Romain Goupil, Cédric Kahn, Nicolas Klotz, Jean-Christophe Klotz, André S. Labarthe, Aïssa Maïga, Annie Maurette, Chiara Mastroianni, Marc’O, Valérie Mréjen, Bulle Ogier, Thomas Ordonneau, Elisabeth Perceval, Nicolas Philibert, Elie Poicard, Michelange Quay, Marie-Christine Quetesberg, Philippe Ramos, Claire Simon, Jean-Pierre Thorn, Marie-Claude Treilhou Agnès Wildenstein, etc.

Martin Scorsese a déclaré le 22 décembre qu’il fallait passer à l’action. Une mobilisation de soutien et de protestation a été lancée dans ce sens. Rafi Pitts –cinéaste iranien vivant en France – proche de Panahi et Rasoulov, a appelé à unarrêt de travail de l’industrie cinématographique partout dans le monde, le 11 février entre 12H30 et 14H30 (heure de Paris).

Cette date historique correspond au 32è anniversaire de la Révolution iranienne.

Le Festival de Berlin a décidé de suivre cet appel du 11 février en organisant unejournée pour Jafar Panahi et Mohammad Rasoulov. A l’annonce de cet événement berlinois, le Président Ahmadinejad a fait savoir qu’il était contre la décision de justice prise à leur égard. Depuis plus rien.

Les deux cinéastes peuvent être emprisonnés à tout moment.

Nous pensons qu’une mobilisation en France- pays des Droits de l’Homme et du Cinéma- est nécessaire pour interpeller les membres du pouvoir iranien et leur dire qu’en ce jour anniversaire, NOUS LES REGARDONS.

Nous avons besoin que tous ceux qui font le cinéma, leurs organisations

professionnelles et ceux qui s’insurgent contre ces sentences s’emparent de cette initiative et relayent ce message.

Nous appelons à un rassemblement devant la Cinémathèque française, le 11 février

à 12h30.

Nous comptons sur vous pour en faire l’échos et vous joindre à cette mobilisation pour que Jafar Panahi et Mohammad Rasoulov retrouvent leur liberté.

Pour toute information

01 42 77 00 16
info@makna-presse.com

Ci-joint un texte de Philippe Azoury et la lettre de Rafi Pitts à Ahmadinejad





Rafi Pitts, la lettre ouverte à Ahmadinejad pour Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof
Par Pierrick Moritz
Intégralité de la lettre du réalisateur iranien Rafi Pitts à Ahmadinejad

Lettre à Ahmadinejad

En 1979, il y a eu une Révolution. Sa commémoration, le trente-deuxième anniversaire de notre révolution iranienne, se tiendra le 11 février 2011. Je vous rappelle ces faits car j’ai l’impression que vous en avez oublié les causes. Je me trompe peut-être, ou peut-être devriez-vous vous expliquer. Vous avez peut-être votre propre définition de notre révolution… Dans ce cas, je pense que vous devriez répondre à la question : “Pourquoi avons-nous eu une révolution en 1979 ?”

Le temps est également venu de clarifier vos raisons pour l’éviction des cinéastes. Vos raisons pour vouloir sacrifier une vie, une carrière, au nom de la Révolution, ou peut-être ma question n’est-elle pas la bonne : ne s’agit-il pas tout simplement de votre réélection ?

Jafar Panahi, l’un de nos plus importants cinéastes, un ami proche pour lequel j’ai grand respect et admiration, est actuellement emprisonné, par votre gouvernement, par votre loi. Il est condamné à six ans pour avoir voulu faire un film, un film qu’il n’a même pas réalisé. Six ans de prison pour en avoir eu l’idée. A cela s’ajoutent vingt ans d’interdiction d’exercer son métier et vingt ans d’interdiction de sortie de territoire. Mohammad Rasoulof, un autre jeune cinéaste important, se trouve également condamné aux mêmes peines. Son crime : avoir travaillé avec Jafar Panahi.

Ils sont tous deux punis de s’être intéressés à leurs compatriotes. Punis d’avoir voulu comprendre les événements de juin 2009. Punis de s’être préoccupés des vies perdues dans les conflits issus des élections.

Dois-je vous rappeler que les candidatures étaient validées par le régime ? Les choix étaient clairs et parfaitement légaux. Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof ont pris leur décision aux côtés de la majorité de notre industrie cinématographique. C’est devenu le Mouvement Vert. C’est un droit qui nous avait été donné.
- Y-a-t-il un problème à vouloir comprendre pourquoi des gens sont morts lors de nos dernières élections ?

- Pensez-vous que le pays ignore les violences provoquées par les résultats de ces élections ?

- Est-ce un crime que Jafar Panahi veuille faire un autre film ?

- Est-ce un crime que Mohammad Rasoulof veuille questionner la réalité ?

- Est-ce parce que les cinéastes veulent tendre un miroir pour questionner la société ?

- Avez-vous peur d’un point de vue qui contredirait le vôtre ?

Dans ce cas, répondez à la question : “Pourquoi avons-nous eu une révolution ?”

Rafi Pitts

Paris, le 24 Décembre 2010.