Laura Laufer est l'auteur du livre Jacques Tati ou le temps des loisirs, publié aux Editions de l'If.

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Libérez JAFAR PANAHI !









- Le cinéaste Jafar Panahi (Le Ballon blanc, Sang et or, Le Cercle) a été condamné à six années de prison et la justice de la République islamique d’Iran lui a interdit de réaliser des films ou de quitter le pays durant les vingt prochain, d’après des déclarations faites le 20 décembre par son avocat.
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http://www.ipetitions.com/petition/solidarite-jafar-panahi/

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Soutien à Jafar PANAHI ; Communiqué de l'Observatoire de la liberté de création.LDH

Le cinéaste Jafar Panahi ne doit pas retourner en prison !

Nous apprenons avec colère et inquiétude le jugement du Tribunal de la République Islamique à Téhéran, condamnant très lourdement le cinéaste iranien Jafar Panahi. La sentence : six ans de prison ferme, vingt ans d’interdiction d’écrire et de réaliser des films, de donner des interviews aux médias, de quitter le territoire et d’entrer en relation avec des organisations culturelles étrangères.

Un autre cinéaste, Mohammed Rassoulov, a également été condamné à six ans de prison. Jafar Panahi et Mohammed Rassoulov vont rejoindre les nombreux prisonniers qui croupissent en prison en Iran, dans un état de détresse totale. Certains font la grève de la faim, d’autres sont gravement malades.

Que reproche le pouvoir iranien à Jafar Panahi ? D’avoir conspiré contre son pays et mené une campagne hostile au régime iranien. La vérité est que Jafar Panahi est innocent et que son seul crime est de vouloir continuer d’exercer librement son métier de cinéaste en Iran. Depuis plusieurs mois le pouvoir iranien a mis en place contre lui une véritable machine de guerre visant à le détruire, à l’enfermer en le contraignant à se taire.

Jafar Panahi est cinéaste et ses films ont été montrés dans le monde entier. Invité par les plus grands festivals de cinéma (Cannes, Venise, Berlin), il est aujourd’hui empêché de poursuivre son œuvre de cinéaste. La lourde condamnation qui le frappe le prive de liberté, l’empêche physiquement et moralement d’exercer son travail de cinéaste. Il doit désormais se taire, s’interdire tout contact avec ses collègues cinéastes en Iran et dans le monde entier.

A travers cette condamnation qui frappe Jafar Panahi, c’est tout le cinéma iranien qui est manifestement visé.
Cette condamnation nous révolte et nous scandalise. Aussi, appelons-nous cinéastes, acteurs et actrices, scénaristes et producteurs, tous les professionnels du cinéma ainsi que tous les hommes et femmes épris de liberté et pour qui les droits de l’homme sont une chose fondamentale, à se joindre à nous pour exiger la levée de cette condamnation.

- Rejoignez l’appel aux côtés de :
le Festival de Cannes, la SACD, la Cinémathèque française, l’ARP, la Cinémathèque suisse, le Festival international du film de Locarno, le Forum des images, Positif, la SRF, les Cahiers du cinéma, Citéphilo (Lille), France culture, la Mostra Internazionale d’Arte Cinematografica di Venezia, Culturesfrance, la Quinzaine des Réalisateurs, Sarajevo Film Festival.

Premiers signataires : Jean-Pierre Améris, Olivier Assayas, Féodor Atkine, Abdelkrim Bahloul, Abbas Bakhtiari, Lucas Belvaux, Luc Béraud, Emmanuelle Bercot, Jérôme Boivin, Patrick Braoudé, Catherine Breillat, Serge Bromberg, Elie Chouraqui, Bernard Comment, Rogerio Correa, Costa-Gavras, Edgardo Cozarinsky, Dominique Crèvecoeur, Carlos Diegues, Evelyne Dress, Sophie Dulac, Philippe Faucon, René Féret, Christophe Girard, Laurence Herszberg, Laurent Heynemann, Gilles Jacob, Alain Jessua, Arthur Joffé, Harmony Korine, Bruce LaBruce, Marceline Loridan-Ivens, Raya Martin, Mike Medavoy, Yousry Nasrallah, Charles Nemes, Michel Ocelot, Raoul Peck, Olivier Père, José Pinheiro, Corneliu Porumboiu, Bamchade Pourvali, Michelange Quay, Mark Rappaport, Jean-Paul Rappeneau, Chantal Richard, Marjane Satrapi, Charlotte Silvera, Claire Simon, Serge Toubiana, Paul Vecchiali.

Signez la pétition en ligne de soutien à Jafar Panahi.
Lien à copier :
http://www.ipetitions.com/petition/solidarite-jafar-panahi/

"The white balloon" directed by Jafar Panahi from mrgmaya on Vimeo.

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- Du côté des critiques de cinéma :

- U.J.C
Communiqué de Presse du 20 Décembre 2010
Pour Jafar Panahi

L’Union des Journalistes de Cinéma s’élève vigoureusement contre la condamnation du cinéaste iranien Jafar Panahi à six ans de prison, ainsi qu’à “une interdiction de réaliser des films, d’écrire des scénarios, de voyager à l’étranger ou de donner des interviews à des médias locaux ou étrangers durant les vingt prochaines années”, selon les propos de son avocate.

La censure et l’atteinte à la liberté d’expression du grand réalisateur iranien ne suffisant apparemment pas, c’est à sa liberté tout court qu’il est maintenant porté atteinte, pour des raisons uniquement politiques.

Comme pour toute situation de ce genre, quel que soit le pays où elle a lieu, l’Union des Journalistes de Cinéma exprime sa solidarité et son soutien à Jafar Panahi.

- Le syndicat de la critique de cinéma :
Téhéran s’acharne sur Jafar Panahi
21 décembre 2010

Le réalisateur iranien est condamné à six ans de prison et vingt ans d’interdiction de travailler.

En 2010 on peut interdire à un cinéaste talentueux, admiré et respecté de réaliser des films, d’écrire des scénarios, de voyager à l’étranger ou de donner des interviews à des médias locaux ou étrangers pour les vingt prochaines années. On peut aussi le condamner à six ans de prison ferme pour « participation à des rassemblements » et « propagande contre le régime » en place. Ce cinéaste est citoyen iranien.

Jafar Panahi, 50 ans, a appris le 20 décembre dernier à quelle sauce la justice iranienne comptait le dévorer. Son collègue Mohammad Rasoulof écope de la même peine. Leurs avocats ont, évidemment, interjeté appel.

La sévérité du châtiment est surprenante. Non pas que les tribunaux iraniens brillent d’habitude par leur empressement à respecter les libertés fondamentales. Simplement, ils se gardent un peu plus en général d’aggraver leur réputation en condamnant des personnalités bénéficiant de forts soutiens dans la communauté internationale.

Jafar Pahani a déjà eu l’occasion de tester les geôles de son pays : arrêté le 1er mars dernier avec seize autres personnes (dont sa femme et sa fille), il n’en était ressorti qu’après 88 jours de détention, une grève de la faim et le versement d’une caution de 200 000 $, quelques jours après la clôture du festival de Cannes. Tim Burton, président du jury dont il aurait dû faire partie, avait symboliquement tenu à conserver sa chaise vide durant toutes les cérémonies.

La communauté internationale sait ce qu’elle a à faire. La communauté du cinéma aussi. Au printemps dernier un appel à la libération de ce porte-drapeau de la « nouvelle vague iranienne » avait été signé par une cinquantaine de personnalités du cinéma. Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes, propose de monter un nouveau comité de soutien avec la Cinémathèque française et la Société des auteurs et compositeurs dramatiques présidée par Bertrand Tavernier.

En attendant, signons la pétition de soutien à Jafar Panahi et (re)plongeons-nous dans Le Ballon blanc, Le Miroir, Le Cercle, Sang et Or ou Hors-jeu, cinq des plus beaux films du cinéma contemporain iranien.