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1980-1982 :  j’ai été porte parole du collectif d’usagers de la Cinémathèque française constitué pour le maintien de la salle de la Cinémathèque à Beaubourg, l’amélioration des conditions de conservation des films, la restauration des copies, l’inventaire des milliers de films brûlé dans l’incendie du dépôt du Pontel, le maintien du tarif à un niveau abordable (5 francs en 1972, 10 francs en 1981, 15 francs envisagés en 1982),un calendrier fiable des programmes ….Vous pourrez lire ici quelques documents ou extraits de lettres envoyées à Messieurs Jack LANG ministre de la Culture,à  Hubert ASTIER (administrateur de la Cinémathèque française après la disparition d’Henri LANGLOIS), la réponse d’Hubert ASTIER, pétition, tract  etc. … qu’il  faudra que je pense à donner ces  à la Cinémathèque….
A lire toutes ces revendications, on comprend ici ce que l’on doit à Dominique PAÏNI et les présidences qui suivirent pour pour les transformations apportées à la Cinémathèque et une politique de conservation des films digne de ce nom et la réintégration dans la Fiaf, par contre le maintien de la Cinémathèque dans les locaux de Beaubourg fut une bataille perdue et le début d’une errance avant trouver le chemin de Bercy. Une époque rock and roll où la Cinémathèque trouva refuge, accueillie d’abord chez Action République rue du fg du Temple, puis dans une salle toute en longueur des Grands Boulevards au métro Bonne nouvelle.  Ma nostalgie va aussi aux séances épiques auxquelles j’assistais au début des années 1970, rue d’Ulm dans la salle située derrière le quartier du Panthéon et où les étudiants étaient légions !   La sociologie du public était assez différente de celle de Chaillot où venaient les habitants chics du 16eme et les cinéphiles. Oui séances  "épiques" est le mot qui  convient, car deux ans après 1968, on y voyait les films dans une ambiance quasi insurrectionnelle !  Déjà dans la file d’attente du grand escalier c’était la bousculade permanente qui rappelait la foule des grandes manifestations  et  la salle était vite remplie à ras bord ,avec spectateurs assis au sol .C’était l’époque où  le nom de  Tomasini,  figurant au générique d’un film, soulevait   salves de rires, quolibets et hurlements dans la salle. Pourtant René Tomasini, de la bande des Corses,  secrétaire de l’UDR  et futur RPR,parrain politique de Charles Pasqua …n’avait rien à voir avec le monteur homonyme d’Hitchcock et de Preminger, George   Tomasini ! Les films venaient, je crois , du dépôt du Pontel qui brûlera en 1980 : ils étaient avec double sous titrage en arabe et anglais, voire triple sous titres avec l’ urdu et  placés au beau milieu du cadre ou en plein visage des personnages !
Je n’ai jamais compris ce qui avait pu justifier le départ de Beaubourg , lieu central de Paris  même si depuis je me suis habituée aux salles de Bercy.  Je me souviens d’Henri Langlois revenant de l’inauguration du Centre Pompidou où on lui avait présenté "sa" nouvelle salle, perchée au tout dernier étage terrasse du Musée,  sous une  verrière… Henri avait du rappeler aux architectes qu’une salle de cinéma est  un lieu  "obscur " ! Ceci explique pourquoi la Cinémathèque du repousser  de quelques mois l’ouverture de la salle : le temps d’y visser un opaque  toit métallique !
 A la mort d’Henri , c’est Hubert Astier qui administra un temps la Cinémathèque et on apprécie son style quand la lettre que notre l’association reçut de lui, nous annonçait fièrement que le budget  égal à zéro était doublé ! Même les  gosses en  cours de récréation, savent que "zéro plus zéro égale la tête à Toto" ! 
Andre-Marc Delocque-Fourcaud fut nommé Directeur de la Cinémathèque , il nous reçut  le  jour où nous venions tout juste d’apprendre l’assignation  en résidence surveillée  d’ Andrzej Wajda ,avec la prise de pouvoir de Jaruzelski. Je lui exprimai le souhait d’organiser une nuit de soutien aux cinéastes polonais à Chaillot. Feu vert et avec le soutien de la SRF, alors - si ma mémoire est bonne-  présidée par Alain Resnais : nous eurent l’autorisation de puiser des titres dans  la collection de la Cinémathèque, ainsi si ma mémoire est bonne :  Kanal de Wajda,  De la Veine à revendre de Munk, Train de nuit   de Kawalerowiz… mais  notre collectif ne voulait pas s’arrêter là : avec  François, son secrétaire, je partîs  au service culturel de l’ambassade polonaise et sous un prétexte fallacieux, nous demandions des films récents dont un  d’ Agnieszka Holland et un autre de  Janusz Morgenstern. La salle de Chaillot  fut comble dès la fin d’après midi , plus la nuit durant jusqu’à l’aube. Quand Delocque Fourcaud m’a cédé la parole pour présenter la soirée, j’ai commencé par lancer un chaleureux remerciement au service culturel de l’ambassade de Pologne complice involontaire de notre soirée  de soutien aux cinéastes privés de liberté de mouvement par Jaruzelski ! Delocque Fourcaud devint blême ! 
Par la suite le collectif n’a pas survécu à la fermeture de la salle de Beaubourg car ses membres - j’ en étais la seule femme !- sont tous partis au service militaire.
Vous pourrez lire ici quelques documents ou extraits de lettres envoyées à Messieurs Jack LANG ministre de la Culture, Hubert ASTIER (administrateur de la Cinémathèque française après la disparition d’Henri LANGLOIS), la réponse d’Hubert ASTIER, pétition, tract etc.
On comprend ici ce que l’on doit à Dominique PAÏNI par les transformations apportées à la Cinémathèque ...
Ci - dessous : extrait d’une lettre à Jack LANG Ministre de la Culture 
, extrait d"une lettre manuscrite de l’A.U.C.F. (si ma mémoire est bonne envoyée à la SRF), extrait de la lettre réponse d’Hubert ASTIER.
  


