Laura Laufer est l'auteur du livre Jacques Tati ou le temps des loisirs, publié aux Editions de l'If.

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Cinéastes et sans-papiers (1997)









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ARCHIVE 1997

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« L’appel des 66 cinéastes »

- 1997, Des cinéastes lançaient l’appel à la « Désobéissance civile » aux lois Debré. Je les ai alors enregistrés lors de la Conférence de presse initiée par Arnaud Desplechin et Pascale Ferran .Vous pouvez retrouver ici les interventions de chacun des cinéastes qui ont formé de Collectif, ainsi que les textes et les films publiés alors.

MP3 - 12.5 Mo
appel à la désobéissance.P. Ferran - A. Despleschin -
MP3 - 7.6 Mo
Appel à la désobéissance cinéastes 2
MP3 - 12.4 Mo
appel désobéissance -3-fin B.Tavernier
MP3 - 12.9 Mo
Laissez- les grandir ici-lancement RESF et Cinéastes
MP3 - 9.2 Mo
Laissez les grandir ici-suite -extraits

« Nous sommes coupables, chacun d’entre nous, d’avoir hébergé récemment - ; pour des raisons personnelles ou professionnelles - des étrangers en situation irrégulière. Nous n’avons pas dénoncé nos amis étrangers. Et nous continuerons à héberger, à ne pas dénoncer, à sympathiser et à travailler sans vérifier les papiers de nos collègues et amis.Suite au jugement rendu le 4 février 1997 à l’encontre de Mme Jacqueline Deltombe, « coupable » d’avoir hébergé un ami Zaïrois en situation irrégulière, - et partant du principe que la loi est la même pour tous - nous demandons à être mis en examen et jugés nous aussi.
Enfin, nous appelons nos concitoyens à désobéir et à ne pas se soumettre à des lois inhumaines.
Nous refusons que nos libertés se voient ainsi restreintes. »


Les Sans-Papiers parlent
envoyé par laissezlesgrandirici. - L’actualité du moment en vidéo.

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2007 Laissez nous grandir ici !

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Film signé collectivement par 307 cinéastes et réalisé en soutien à RESF (Réseau Education sans Frontière ):16 enfants, filmés en gros plan, lisent le texte qu’ils ont écrit : «  Laissez-nous grandir ici ! ».

En un an, ce petit film a été vu par plusieurs centaines de milliers de personnes, en salle et sur internet ; le texte des enfants a été soussigné par près de 110.000 personnes et gagné une audience internationale grâce aux 15 versions sous-titrées.

- Entretien avec Josiane BALASKO.
Laura Laufer :
Josiane, peut-on parler de ton engagement auprès des sans-papiers ?

Josiane Balasko – :
Cela remonte à avant l’élection présidentielle. Quand il était ministre de l’Intérieur, Sarkozy a fait une description de l’immigré clandestin en le criminalisant, en le présentant comme un parasite de notre société, venu profiter des acquis de notre système. Ce qui m’avait choquée, à l’époque, c’est que finalement personne n’avait répondu, personne de l’opposition « officielle », c’est-à-dire du Parti socialiste, alors qu’il aurait réagi si cela avait été Le Pen qui s’était exprimé ainsi.

J’ai été amenée à réagir, à parler, alors que je ne suis pas du tout préparée : je ne suis pas quelqu’un qui fait de la politique au départ, mais on est bien obligé d’en faire sans le savoir, c’est comme Monsieur Jourdain…

On m’a demandé de passer à Cachan comme témoin. Il s’est trouvé que les circonstances m’ont orientée dans une direction, même si je n’y avais pas pensé par moi-même, même si je suis solidaire. À Cachan, il y avait beaucoup de gens, de personnalités, venus apporter leur soutien quand la mairie a donné ce gymnase aux 250 personnes. Comme j’étais, disons, la plus « médiatique », les radios et les télés se sont adressées à moi. Du coup, quand je suis passée au journal de France 2, j’ai vraiment préparé ce que j’allais dire.

Ils s’attendaient plutôt à l’actrice au geste humanitaire, qui vient défendre une cause humanitaire, alors que j’ai tenu un discours « politique », en parlant d’une réalitépassée au journal de France 2, j’ai vraiment préparé ce qu, et cela a surpris.

Si Cachan s’est bien terminé pour la plupart des gens, cela continue pour tous les autres. En groupe, on est plus fort ; ceux qui travaillent dans la restauration ont plus de chance d’être entendus en se regroupant. La CGT s’y intéresse, formidable ! Là, on a affaire à des travailleurs. Pour les familles, c’est pareil, la majorité est installée en France depuis longtemps, mais il faut dire que la plupart des immigrés sur notre sol sont des travailleurs. Même ceux qui ont des fiches de paie et payent des impôts ne touchent ni la Sécu, ni leur retraite. Le nombre de salariés sans papiers est plus grand qu’on ne le dit.

Cette histoire de chiffres qu’il faut absolument atteindre en renvoyant les gens chez eux, cela ne va pas, car des pans entiers de l’économie ne reposent que sur leur travail. Heureusement qu’il y a la CGT et des associations qui font un boulot remarquable, comme le Réseau éducation sans frontières (RESF), la Cimade ou le Gisti. ■
propos recueillis par Laura Laufer


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