Laura Laufer est l'auteur du livre Jacques Tati ou le temps des loisirs, publié aux Editions de l'If.

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Festival international du film de La Rochelle : bon crû !





40e édition du Festival international du film de La Rochelle.

Ce festival, par la diversité et la richesse de sa programmation, demeure un des festivals les plus intéressants de France, ouvrant sa fenêtre sur le monde, l’actualité et le patrimoine du cinéma. Un large panorama où les festivaliers ont pu découvrir le cinéma tibétain à travers les films et la présence de Pema Tseden, premier cinéaste du Tibet de République populaire de Chine et le cinéma portugais avec João Canijo et Miguel Gomes, également présent et dont le fort beau film Tabusortira en décembre prochain sur nos écrans. Anouk Aimée, venue pour une rétrospective de ses films, fit ovation dans le public alors que le chef d’œuvre Lolade Jacques Demy, en version restaurée, sortait sur les écrans. Les festivaliers ont aussi rencontré Agnès Varda venue avec ses glaneurs, ses Plages, son Lion volatil et une version restaurée de Documenteur. De même, ils ont visité son exposition Patatutopia à la Coursive, car pour Varda, qui a la patate au cœur, ce noble tubercule donne sujet à films, installations, et photographies.

Côté patrimoine ou rééditions, nous avions le choix (Chaplin, Christensen, Teuvo Tulio, La cinémathèque de Bologne, Cassavetes, Raoul Walsh…). J’ai opté pour l’hommage à Walsh avec un choix de 20 films. Walsh, c’est l’art incomparable d’un pionnier créateur de formes : Régénération (1915) ouvre la voie au réalisme, Le voleur de Bagdad (1924) dont les décors monumentaux nous projettent dans la magie d’un superbe cinéma de grand spectacle, La piste des Géants (1931) inaugure une nouvelle geste westernienne. Raoul Walsh, ce formidable raconteur d’histoires est pour moi, sans nul doute, le plus matérialiste des grands cinéastes américains, mais son art possède aussi élégance et finesse (Gentleman Jim ), sécheresse - entendez comme une qualité, ici- étincelante comme dans ses thrillers (L’enfer est à lui, La femme à abattre), du lyrisme tendre ou violent (La vallée de la peur, La fille du désert).
Le festival international du film de La Rochelle, un bon crû et du plaisir, on y retourne ! Rendez-vous l’an prochain !
Laura Laufer

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